l’acte perlocutionnaire, l’acte perlocutoire
Les dimensions locutoire, illocutoire et perlocutoire sont les trois dimensions-clés autour desquelles s'articule un acte de langage. Depuis qu'elles ont été posées par Austin, elles sont aussi — à côté de l'idée de performativité — au cœur des discussions sur la théorie des actes de langage.
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Revenons cependant aux actes constitutifs d'un acte de langage. L'acte locutoire et l'acte illocutoire donnent lieu à un autre acte: l'acte perlocutoire. Si l'acte illocutoire est celui qu'on accomplit en disant, l'acte perlocutoire est selon Austin celui qu'on accomplit par le fait de dire, il s'agit de l'effet de l'énonciation sur le destinataire. Produire un acte perlocutoire, c'est persuader, surprendre, alarmer, inquiéter, réconforter, induire en erreur, convaincre, dissuader, ennuyer, enthousiasmer, amuser, faire peur à... quelqu'un par le seul fait de dire quelque chose qui ne se décode pas immédiatement et "juridiquement"' comme un acte de persuader, surprendre, alarmer etc. Souvent, les actes illocutoires servent de moyens tactiques à des fins perlocutoires : le locuteur envisage l'effet de sa parole, les conséquences que le destinataire pourra en tirer. Cependant, l'effet perlocutoire demeure toujours de l'ordre de l'imprévisible: «... in general a man can speak of his intention in performing an action with a kind of authority which he cannot command in predicting its outcome. What he intends in doing something is up to him in a way in which the results of his doing are not, or not only up to him.»
Pavelin, B. (Ed.). (2001, October 25). Actes locutoire, illocutoire et perlocutoire. Studia Romanica et Anglica (pp. 109–117). Retrieved from https://hrcak.srce.hr/file/173929